lophi #18 - ne pas travailler, la clef du bonheur ?
Au programme : la libération finale du travail, l'art du deuil, et un livre révolutionnant la science 🧬
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• l’obsession du mois : la fin du travail
Une fois n’est pas coutume, je vais vous partager un de mes dilemmes personnels qui, je pense, résonnera chez chacun d’entre vous. Mon rapport au travail. Pour ensuite, ensemble, tenter de l’analyser philosophiquement à l’aide de Graeber, d’Arendt, et d’autres penseurs.
Par ailleurs, je souhaiterais absolument avoir votre avis pour cette édition et connaître votre propre rapport au travail et vos propres phases - alors n’hésitez pas à répondre directement à ce mail avec vos témoignages, je pourrai être amenée à en publier certains de manière anonymisée.
De mon côté, j’ai connu plusieurs phases.
La phase motivation sans aucune espèce de retenue, en classe préparatoire et en école de commerce, attendant avec une impatience folle de pouvoir “acquérir des expériences professionnelles”, multipliant les stages, imaginant que je pourrais combiner mes passions (le cinéma, la littérature, la philosophie) et un emploi rémunérateur et passionnant.
La phase diabolisation sans aucune espèce de retenue non plus, où ces désirs en puissance sont devenus actuels, où, donc, je me suis confrontée au réel, et où j’ai complètement détesté le monde de l’entreprise. Ses processus idiots, sa capacité endémique à perdre du temps, sa politique interne, sa volonté de mettre en silo les compétences de chacun, ses injustices, sa propension à saper toute énergie ou toute volonté personnelle, sa vacuité intellectuelle. La phase du “non” enfantine, en somme, où tout était voilé de noir et où je n’arrivais à rien tirer de bon.
La phase remise en question où j’ai voulu me réinventer : arrêter de travailler, reprendre mes études, faire des sacrifices financiers, me mettre à mon compte pour disparaître du salariat, avec l’illusion de pouvoir faire de ma passion un vrai travail, “pour avoir l’impression de ne plus travailler un seul jour de ma vie”. Nous reviendrons là-dessus plus tard, il y a des choses à dire (et beaucoup).
La phase résignation. Il faut retourner dans le rang, accepter que tout n’est pas rose, s’enlever de la tête ces illusions enfantines, et se résigner à devoir gagner sa vie, pour, littéralement, gagner le droit de survivre - le soir et les week-ends étant le temps des loisirs et des plaisirs.
La phase transformation, que j’essaye de développer actuellement - où comment transformer une obligation en promesse de développement et d’apprentissage, et les nombreuses embûches qui nous attendent lorsque nous entrons dans cette phase.
Je tiens à préciser qu’ici, je parlerai surtout du travail “de col blanc”, soit du travail de bureau. Je développerai plus tard la question du travail manuel, qui me semble être une catégorie tout à fait à part.
J’ajoute également que je traite de réflexions de mon point de vue tout à fait privilégié - à savoir quelqu’un qui a fait des études supérieures et qui dispose d’une forme de flexibilité dans ses choix, ce qui n’est pas le cas de tous. Important à préciser lorsqu’on parle de travail ; on est d’autant plus biaisés et déterminés par notre classe sociale et notre construction culturelle, encore plus que sur les autres champs.
La phase diabolisation, ou le marxisme
Lorsqu’on entre dans la phase de diabolisation, on peut tomber sur des écrits de Marx, et être complètement conquis par ceux-ci. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer l’un de mes morceaux préférés de sa conférence, Travail salarié et capital.
Le travail est aussi l’activité vitale propre au travailleur, l’expression personnelle de sa vie. Et cette activité vitale, il la vend à un tiers, pour s’assurer les moyens nécessaires à son existence. Si bien que son activité vitale n’est rien sinon l’unique moyen de subsistance. Il travaille pour vivre. Il ne compte point le travail en tant que tel comme faisant partie de sa vie ; c’est plutôt le sacrifice de cette vie.
(…)
Voilà un ouvrier qui, tout au long de ses douze heures, tisse, file, perce, tourne, bâtit, creuse, casse ou charrie des pierres. Ces douze heures de tissage, de filage, de perçage, de travail au tour ou à la pelle, ou au marteau à tailler la pierre, l’ouvrier les considère-t-il comme une expression de son existence, y voit-il l’essence de la vie ? Non, bien au contraire. La vie commence pour lui quand cette activité prend fin, à table, au bistrot, au lit. Les douze heures de travail n’ont pas de sens pour lui, en ce qu’il les passe à tisser, filer, à tourner, et en ce qu’il gagne de quoi aller à table, au bistrot, au lit.
Marx parlait ici bien évidemment de la classe ouvrière en particulier, donc des prolétaires qui louent leurs mains, leur énergie, qui se retrouvent étrangers, aliénés, face à la marchandise qu’ils produisent pour le compte des détenteurs de moyens de production, à savoir les capitalistes.
Pour autant, ce passage est tout à fait applicable aux salariés du monde tertiaire, donc au travail de bureau. L’employé envoie, transmet, écrit, parle, produit des slides, emails, rapports, notes, feedbacks, et y voit-il l’essence de la vie ? Non, bien au contraire. Il fait cela pour pouvoir aller à table, au bistrot, au lit.
Si l’échange semble équitable juridiquement - je dépense mon temps et mon énergie en échange d’un salaire -, ce que je dépense a infiniment plus de valeur que ce que je gagne. Je donne mon temps, littéralement ma vie, donc, (80 000 heures de notre vie seront dédiées à notre travail, en moyenne), mon énergie, et ainsi, aussi, une part de ma créativité, de mon intelligence, de ma patience, de mon empathie, parfois usées lorsque je rentre chez moi le soir.
Au fond, je ne gagne pas quoi que ce soit ; je suis compensé pour cette perte de temps. Si l’on voit les choses comme cela, comment ne pas rentrer en crise existentielle totale ? Comment ne pas penser que la fin du travail serait une libération absolue ?
Si l’on perçoit le travail comme l’une de ses étymologies le définit, à savoir comme un instrument de torture ou tripalium, il serait bel et bien présent comme punition divine, châtiment obligatoire à s’infliger pour avoir le droit de survivre dans ce monde. Auquel cas en finir avec cet asservissement inutile - par un revenu universel, par un changement total de paradigme, par une revalorisation sociale d’autres formes de travaux non salariés - serait l’unique solution pour proposer un peu plus de bonheur dans nos sociétés.
La phase remise en question (hello David Graeber)
C’est là où la question du sens peut nous tomber dessus.
Peut-être que si nous voyons les choses comme cela, c’est que notre travail ne sert à rien. Peut-être que si l’on y trouvait une forme d’utilité, on serait davantage épanouis, et heureux. D’autant plus qu’aujourd’hui, d’après l’enquête passionnante de David Graeber, anthropologue anarchiste récemment décédé, beaucoup de nos emplois sont des Bullshit Jobs.
Il a posé la même question à un grand nombre d’employés ; si l’on supprimait votre emploi, le monde s’en trouverait-il changé ? L’immense majorité des interrogés ont répondu non. Et certains : oui, il serait meilleur sans mon emploi.
Pour lui, la tertiairisation de l’économie, à savoir le développement du travail de bureau, et la disparition des métiers d’agriculture ou industriels, mène à une inflation du nombre d’emplois inutiles - gestionnaires de gestionnaires, intermédiaires d’intermédiaires, petits chefs de petits chefs, passe-plats hypocrites, faire-valoir du grand patron…
On pourrait se féliciter de cette évolution ; des usines aliénantes de Marx, on passerait à des emplois “planque” dans un bureau, confortablement installés, et sans grande pression sociale ou intellectuelle. Pourtant, Graeber souligne que les individus concernés souffrent de brown-out, à savoir d’une forme de pathologie devant la vacuité de ce qu’ils doivent faire.
Ce qui nous amène à une forme de première conclusion ; nous avons en général besoin d’une forme de satisfaction intellectuelle. Puisque nous passons parfois 8H (ou plus !) par jour au travail, si nous n’en trouvons aucune dans ces environnements, nous dépérissons, diminuons comme peau de chagrin, et voyons notre vie comme insignifiante.
D’où la solution que j’ai envisagée ; pourquoi pas faire de ma passion mon métier ? Pourquoi ne pas rejoindre des entreprises dans des secteurs qui me passionnent ? Pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable, en somme ? C’est le fameux choix des métiers-passions, qui, pour tous ceux qui en font, savent que c’est une belle illusion ! Bien sûr qu’il est plus agréable en théorie de travailler dans une entreprise à impact, sur un sujet qui vous passionne, plutôt que dans une entreprise que vous trouvez inintéressante.
Pour autant, les mécaniques décrites ci-dessus peuvent toujours être les mêmes. Vous pouvez toujours vous retrouver à être intermédiaire d’intermédiaire, à être frustrés par votre positionnement, par vos missions quotidiennes, par votre inutilité, et même vous retrouver dégoûtés de ce qui vous passionnait auparavant.
Capture d’écran de l’excellente série télévisée Severance, que je vous conseille
Alors devrions-nous en revenir aux métiers utiles tant valorisés par David Graeber ? Aux métiers indispensables et à l’excellente perception sociale - médecine, enseignement, agriculture… ? En théorie, oui, bien sûr - on voit un nombre grandissant de jeunes diplômés partir lancer des projets éco-responsables, rejoindre l’enseignement, reprendre l’exploitation de leur famille, se lancer dans un projet associatif.
Mais parlons des conditions de vie, dans ce cas-là, et de la rétribution de ces métiers. A-t-on envie de dédier sa vie à des sacrifices personnels intenses, pour un salaire parfois déplorable, sous prétexte de donner du sens à celle-ci ? L’altruisme et le dévouement compensent-ils cette perte de qualité de vie ?
Il serait, selon moi, hypocrite de penser que cela suffit. Je ne vous parle que de ce que je connais de par mon entourage, mais lorsque un jeune professeur est muté à l’autre bout de la France dans un établissement difficile, payé à peine plus que le Smic, il vous sera difficile de lui rabâcher qu’il a de la chance, car ce qu’il fait a du sens.
Sommes-nous alors condamnés à la résignation ? A l’acceptation que nos journées seront dédiées à accomplir notre devoir dans l’attente de lendemains plus prospères ? A l’illusion de pouvoir gagner au Loto ou de devenir rentier pour s’extraire d’une logique qui nous asservit ?
Ou, au contraire, ne serions-nous pas en train d’oublier tout l’épanouissement que procure le travail ? Cette croissance personnelle, cette amélioration permanente, cette impression de participer à une action collective qui nous transcende et qui nous permettrait d’être heureux ?
La phase transformation, avec Hannah Arendt
Je ne voulais pas terminer sur une note négative mais bien au contraire sur la philosophie d’Hannah Arendt, qui injecte de la nuance dans l’alternative présentée précédemment.
Pour elle, il s’agit d’arrêter toute illusion - bien évidemment que le travail est de l’ordre du nécessaire labeur, production de ce qui est nécessaire au renouvellement de la vie. Nous sommes des animaux laborans - à savoir des animaux qui travaillent, dans un cycle sans fin de production et de consommation.
Ce ne sera donc pas par le travail que nous trouverons notre épanouissement. Le travail n’est que la satisfaction du nécessaire. Nous avons tendance à glorifier le travail comme facteur de l’épanouissement de chacun, mais nous avons tort. Ce que nous glorifions ici n’est pas le travail.
Et c’est là le point crucial de la pensée d’Arendt. Nous confondons ici travail et oeuvre.
Lorsque nous disons, comme je l’expliquais précédemment, que le travail peut nous permettre de nous améliorer, de participer à du commun, de progresser, nous glorifions, sans nous en rendre compte, l’oeuvre - à savoir la fabrication d’objets destinés à durer. Le travail, lui, au sens premier, n’est que la production de ce qui va disparaître peu ou prou à un certain stade. L’oeuvre, elle, reste dans le temps. Et c’est celle-là qui va nous permettre de développer nos aptitudes ou notre créativité. C’est celle-là qui nous permettra un épanouissement personnel intense, une transfiguration de nos conditions.
Si l’on suit son raisonnement, bien sûr que nous serions plus heureux sans travail.
Grâce à l’automatisation, à la diminution de la nécessité du travail, nous serions débarrassés de toutes les contraintes de production du nécessaire vital. Et nous pourrions nous concentrer sur d’autres sphères.
Celle de la création d’oeuvres, par exemple (oeuvres d’art, objets matériels durant dans le temps et non périssables), mais surtout, la sphère de l’action. Et celle-ci est très liée à la sphère du politique ; l’idée de s’impliquer dans un espace commun, de porter sa parole, sans tout régenter par l’économie. Et là, l’homme pourrait s’épanouir - en portant sa parole, en menant des projets en commun, en bref, en ayant d’autres buts en tête que des buts instrumentaux (je fais ceci pour gagner plus d’argent ou pour m’approprier telle ressource).
Mais pour cela, et ici je prolonge Arendt, encore faudrait-il donner moins de place et moins de temps au travail nécessaire. On répondrait ainsi à l’argument extrêmement courant du “travail qui permet l’épanouissement de chacun” ; non, c’est l’oeuvre et l’action qui le permettent, car la définition même du travail est celle de la production du nécessaire vital, qui ne laisse donc pas de place à l’épanouissement.
Quelques remarques conclusives
Pourrait-on imaginer des emplois salariés où nous ne sommes pas que des animaux laborans, mais où nous produisons aussi une oeuvre, et où nous sommes dans l’action ? Peut-on imaginer d’être épanouis intellectuellement et financièrement dans un contexte salarié, ou est-ce réellement antinomique ?
Si cela n’est pas possible, que penser d’une société où moins de place serait donnée au travail (par exemple via une semaine de 4 jours) ? Ici, je vous invite à consulter les travaux de Céline Marty, et son ouvrage passionnant Travailler moins pour vivre mieux.
Si cela est possible, et que l’épanouissement existe, ne risque-t-on pas de se donner à corps perdu dans un travail où nous nous impliquons trop, au risque d’oublier les autres pans de notre vie ?
Qu’en est-il de nos préférences personnelles ?
A titre purement personnel, je sais que je n’arrive pas à faire les choses à moitié. Si je travaille, j’ai envie que ce travail me passionne, me stimule, me pousse vers le haut, m’épanouisse. Quitte, justement, à tomber dans les excès du point précédent, à savoir oublier que cela doit être un seul pan de ma vie, pas le reste.
Equilibre d’autant plus précaire à trouver, avec un risque de tomber dans le surinvestissement ou contraire le désinvestissement…
En somme, ces questionnements sont sans fin. (mais c’est là la joie de la philosophie, non ?). Pour conclure, ma phase actuelle est bel et bien celle de la transformation. Tenter de m’investir, encore une fois, dans le travail. En espérant ne plus retomber dans la diabolisation !
> Et de votre côté, comme dit plus haut, n’hésitez pas à me partager vos propres réflexions et votre propre rapport au travail !
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• l’oeuvre d’art du mois
Je souhaitais vous parler de ce monument funéraire, extrêmement peu connu du grand public, mais pourtant présent dans une belle église du centre de Vienne ; le mausolée dédié à l’archiduchesse d’Autriche Marie-Christine, réalisé par Antonio Canova au début du XIXe siècle.
C’est un cortège funèbre grandeur nature, à la grande intensité artistique et aux nombreuses analyses qui en découlent, que je souhaitais vous partager.
On a très souvent analysé ce monument funéraire comme étant une allégorie des vertus de la défunte ; chacun des personnages représentant l’une des grandes vertus dont la défunte était dotée, avec au centre la jeune femme portant l’oeuvre funéraire qui serait l’allégorie de la Vertu. L’homme, sur le côté, allongé sur le lion, serait le mari de l’archiduchesse - il représenterait la Tendresse, et le lion sur lequel il s’appuie serait l’allégorie de la Force morale de la défunte. Proche du vieillard à gauche, la jeune femme qui le tient serait la représentation de la Piété. Puis, en haut, à côté du médaillon de la défunte, on y verrait la gloire et la félicité céleste.
Certes. Mais pourquoi ce monument est-il aussi touchant ? N’y aurait-il pas d’autres clefs d’analyse, peut-être plus symboliques, aussi davantage universelles et moins liées à la figure de la défunte (que, avec tout mon respect, je ne connaissais pas avant cette visite), permettant de comprendre l’intensité de ce qui est représenté ?
La première chose que l’on remarque, en face de ce monument, c’est le noir intense vers lequel le cortège se dirige. Chacune des figures est liée par une guirlande de fleurs, que vous pouvez voir en dessous sur la photo que j’ai prise du monument. Ils marchent aussi tous sur un voile, qui les unit dans leur cortège et leur procession funèbre.
Tous les personnages marchent très lentement vers ce noir intense, vers le seuil de l’inconnaissable. Vers la mort, en somme. Peut-être, alors, que tous ces personnages représentent notre passage sur Terre et notre destin commun à tous. Chacun des personnages ont un âge différent - nous voyons un vieil homme aveugle, des adultes, des enfants marchant aux côtés de la figure centrale. Quel que soit notre âge, nous marchons lentement vers ce destin, vers notre condition d’être mortels, liés par cette guirlande, commune à tous.
Chacun d’entre eux se dirige vers l’inconnu la tête baissée, en signe de peur, mais aussi de dignité, qu’ils doivent affronter, et qu’ils font ensemble. Selon certaines analyses, la raison pour laquelle le vieil homme serait le seul à avoir la tête relevée est justement liée à cette lecture universelle ; il est plus proche du trépas, et l’affronte avec moins de peur que les autres. C’est le seul à voir directement le chemin qui l’attend, sans détourner le regard, car il s’y est préparé, alors que les autres avancent calmement vers l’inconnu.
Cette lecture est selon moi la plus belle, et explique peut-être l’émotion que l’on ressent devant ce magnifique monument. (Et allez à Vienne si vous en avez l’occasion ! 🇦🇹)
• le livre du mois
Rapidement, je souhaitais vous conseiller la lecture de Paul Feyerabend pour ceux qui s’intéressent à la philosophie et à la science.
Pourquoi ? Eh bien parce que c’est un philosophe assez révolutionnaire en épistémologie (donc en théorie de la connaissance). Dans cet ouvrage, publié en 1975, il affirme que la science est loin d’être le temple de l’objectivité et de rigueur que l’on imagine. Et heureusement.
Vouloir définir des règles scientifiques de manière rigide nous empêche de penser en dehors du cadre, nous entrave dans nos créativités, et nous amène au dogmatisme le plus fort. Idem, la frontière entre science et non-science est trop rigide : pour lui, “tout est bon” ! Et “l’étudiant le plus stupide comme le paysan le plus rusé (…) l’universitaire comme les employés de la fourrière” ont le droit de s’exprimer - la diversité étant bénéfique pour le progrès scientifique.
Quitte à aller dans l’extrême - mais c’est pour cela que je vous en conseille sa lecture si ces thèmes vous intéressent (avertissement ; cela reste de la philosophie et n’est pas non plus d’une grande accessibilité !).
J’espère que ces découvertes vous plairont ! Si vous souhaitez redécouvrir les anciens numéros de lophi, vous les retrouverez tous ici. A bientôt 👋